jeudi 13 février 2014

Étape 14 Biganos St Symphorien



Il tombe des cordes sur Biganos ce matin. Je diffère mon départ en attendant que ça se calme, mon étape du jour est courte, une cinquantaine de kilomètres environ. J'ai retenu la leçon d'hier soir où il n'a plu qu'un quart d'heure, celui où j'étais sur mon vélo, rentrant du resto en fredonnant Aznavour. Ça se calme, je pars. Encore un pont avec vent de travers, pas sur un estuaire mais sur l'autoroute, c'est le pont entre l'océan / far west que je quitte et la terre ferme / civilisation vers lesquelles je me dirige. Derrière, je retrouve la piste cyclable sur l'ancienne voie ferrée. 



Le vent me pousse, je vais vers l'Est. Mon problème du jour c'est de faire tenir ma chaîne sur le grand plateau / petit pignon, c'est dire si ça roule ! Je m'arrête et considère mon dérailleur. Deux vis. Je sors mon tournevis/clé alène modèle McGyver et visse une des deux au hasard. Ça marche ! Je fais des pointes à 25Km/h. Dans deux heures à destination ? Pas sûr, un panneau 'route inondée' est sur mon chemin. Je regarde la carte, ça va me faire faire 8Km de détour. Mes collègues du CG33 sont gentils de me prévenir mais ce panneau avait sa place 4Km plus tôt. Je me demande si tous les agents de tous les conseils généraux ne m'en veulent pas personnellement. Je vais voir l'inondation. La piste passe sous l'autoroute. La rivière aussi. J'avance une roue qui s'enfonce de 20cm. Si je continue, c'est dans 1m d'eau que je vais me trouver. 'Y'en avait jusqu'à la ceinture' chantait Graeme Allwright. 



Je fais demi-tour. Même McGyver aurait fait pareil et en plus, si ça se trouve, c'était infesté de crocodiles. Pour ce périple, une remorque transformable en pédalo m'aurait été utile plus d'une fois. Il faudra que j'y songe si la tranquilocyclomanie me reprend un jour. Au panneau j'ai repéré un chemin 'de sable' qui pourrait aller dans la bonne direction. Joli mais rapidement impraticable. 2Km de VTT pour rien. Je fais demi-tour. 



Sur la route qui contourne l'inondation, une scierie. La filière bois tourne à plein régime. Planches, lambris, palettes et même sciure pour les poêles à pellets, sortent à pleins camions. 



Retour sur la piste cyclable après déjeuner. Je n'ai pas tout perdu en passant par les routes, elles sont bordées de restos. Tiens! Je vous ai trouvé un camion pour tracter le mobil home vendéen. 



La route est droite, je m'ennuie un peu, mais aujourd'hui le vent me pousse et il ne pleut pas. J'en bouffe depuis un certain temps du pin. Du pin adulte, du pin ado, du pineau, du pin à sa place et du pin perdu, du pin chocolat, couché par la tempête, du pin droit comme un poteau télégraphique, du pin bêche, du pin Paul, du pin en planches, du pin en sciure. Des palettes de pin. Je peux plus le voir en peinture. La civilisation? Tu parles! Je me sens devenir termite, encore que ce soit un animal sociable, lui. A moins que je ne devienne chenille processionnaire mais elles vivent en groupe aussi et tournent en rond. 



A propos de procession, je croise à nouveau les chemins de Compostelle. C'est bizarre, pourquoi les pèlerins ont choisi un symbole aussi phallique pour baliser leur chemin?



Un petit moment de savane (on peut voir distinctement le lion en train de s'enfuir haut à droite sur la photo. Je lui ai fait peur avec mon tournevis).


Arrivée à la chambre d'hôtes, grande, dans une jolie maison et avec un accueil sympathique. Au milieu des ... chênes.



57Km y compris le détour, faciles, plats et avec le vent dans le dos. Ça veut dire que ma longue étape de demain fera 9Km de plus que prévu. Aille.

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